Mes conseils pour prier avec son corps par Jacques Breton
Jan 27
Longtemps, le corps a été considéré comme l’ennemi qu’il fallait abattre pour que vive l’être profond. L’homme était un esprit aspirant à la plénitude de Dieu, et un corps marqué par la lourdeur et la faiblesse. Hanté par cette vision, je me suis demandé comment faire de mon corps un auxiliaire et non un opposant. Je savais que le christianisme reposait sur cette donnée : le fils de Dieu a pris corps dans la Vierge Marie. La Bible ne sépare d’ailleurs jamais le corps et l’esprit. C’est ainsi toute notre personne qui doit participer à la vie divine. Grâce au bouddhisme zen, j’ai appris à faire de ce corps un instrument pour m’ouvrir à la vie spirituelle.
L’homme est à la fois de la terre et du ciel. Son lien avec la terre lui rappelle son origine animale, sa solidarité avec le cosmos, le concret de l’existence. Le lien avec le ciel lui est aussi indispensable. C’est dans son corps qu’il doit vivre sa verticalité terre-ciel. Dans la prière, apprenez à sentir le contact avec la terre à travers votre ischion, votre coccyx. En prenant appui sur cette terre, dans l’expiration, laissez remonter l’énergie le long de votre colonne vertébrale tenue bien droite pour vous orienter vers le ciel.
Prendre conscience de son souffle, c’est prendre conscience de l’Esprit en nous. C’est avec le zen que j’ai compris le lien de l’Esprit-Saint avec le souffle. Adolescent, enfermé en moi-même, je gardais tout en moi, peurs et joies. En développant au fond de moi une présence, celle du souffle intérieur, le zen m’a permis de quitter peu à peu le mental et de m’abandonner dans l’expiration. L’inspiration, au contraire, m’apporte toute la richesse de l’Esprit. Plus je laisse ce souffle descendre en moi, plus je m’ouvre à ma profondeur. Apprenez, vous aussi, à accueillir l’Esprit dans l’inspiration pour vous laisser animer par sa force. Dans les moments forts de méditation, je célèbre l’eucharistie ; le zen me met alors dans une telle attitude de réceptivité que j’obtiens un climat de présence extraordinaire où je participe vraiment à ce qui est vécu.
Source : je ne sais pas trop, mais il est possible que ça vienne du magazine LaVie.